En novembre 2021, se tenait une marche spontanée des femmes pour dire non à toutes formes de violences à l’endroit des femmes, des filles et des enfants. Un an plus tard, le collectif s’est réuni pour faire un bilan et poser des axes pour continuer le combat.
Devant la presse et une salle comble, les membres du collectif “marche blanche des femmes” se sont réunies ce 19 décembre pour souffler sur la première bougie de ce mouvement qui œuvre pour la paix des femmes, des filles et de tous les enfants.
Dans ses propos liminaires, madame Aminata Diallo, vice-présidente, est revenue sur ce qui avait motivé la mise sur pieds de ce groupe : « Face à la recrudescence des violences auxquelles les femmes et les filles faisaient face, il était important pour nous de nous lever pour dire STOP. A travers des marches blanches silencieuses dans toutes les régions, nous tenions à faire entendre le cri de révolte de la population sénégalaise. Un manifeste déclinant les priorités d’actions a d’ailleurs été remis au Président de la République, Macky Sall ». Au moment du bilan, si les choses n’ont pas avancé du côté des autorités, les membres, elles, n’ont pas chômé et font montre d’une résilience tenace sur le terrain.
Avec des membres d’honneur comme Angélique Savané, Amsatou Sow Sidibe, Korka Diaw, des pionnières de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, le collectif espère donner un coup de pieds dans ce cycle infernal de violences qui étouffent les femmes.
Éducation scolaire sur le harcèlement, propositions de lois, installations de cellules de protections pour les victimes dans tout le pays, sont quelques-unes des propositions énoncées pour lutter contre cette violence.
Aujourd’hui, le collectif compte des cellules dans les régions avec l’accompagnement des badienou gokh qui sont souvent très proches des populations cibles.
Briser le silence pour éradiquer les violences, pour sensibiliser et encourager les victimes à se confier, voilà un des défis du collectif dans une société où la loi du silence est encore très ancrée.
De l’espoir que les choses bougent, le collectif en a devant la résilience des nombreuses personnes qui adhèrent chaque jour à la cause et qui rejoignent les rangs.
Au cours des prochains mois, des activités de sensibilisation sont prévues en direction des populations, mais surtout des autorités…Un plan stratégique 2023-2025 sera mis en branle pour :
- Reformulation de certaines dispositions du Code de la Famille défavorable voire discriminatoire à l’égard des femmes
- Réforme du Code Pénal renforçant la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants
- Élaboration d’un programme national multisectoriel pour l’adoption de bonnes pratiques de prévention et de prise en charge des femmes, des filles et enfants victimes de violences
- Renforcement de la mise en place de mutuelles pour la protection de la femme
- Création de structures spécialisées pour l’accueil et l’accompagnement des victimes sur l’ensemble du territoire
- Faciliter l’accès à la justice des victimes en assurant au besoin leur anonymat et leur accès à l’aide judiciaire
- Création d’un numéro vert national pour la prise en charge des urgences en cas de violence
Avec ces points, la marche blanche des femmes se veut un levier catalyseur, organe de plaidoyer et de mobilisation de ressources pour une mise en œuvre effective. Rdv est donné dans un an pour un nouveau bilan de cette croisière contre les violences faites aux femmes, aux filles et aux enfants.
E.R